La version finale du texte conducteur pour le théâtre-forum du 3 avril 2024 à l’Académie du Climat.

Comment trouver « l’étroit chemin pour le climat » entre action individuelle et obligation collective.

Le projet est maintenant porté par Dominique de Rotalier avec Nordine Salhi et les personnes intéressées. Le « chemin pour le climat » qui sera mis en question dans le Théâtre-forum de l’Académie du Climat est le suivant :

Constatant le besoin impératif de lutter contre le dérèglement climatique, ce qui ne peut se faire qu’à travers un mouvement de masse, nous proposons un chemin concret. Nous considérons comme acquises les connaissances essentielles qui montrent que tout se résume dans la nécessité d’arrêter les émissions de CO2 et donc d’abandonner les énergies fossiles. Elles représentent aujourd’hui 60% de notre approvisionnement en énergie, ce qui rend leur abandon quasiment impossible à réaliser par nos seules actions spontanées individuelles car il vient en opposition avec le dictat de développement et de consommation inscrit dans nos gènes. Pour survivre nous « regardons ailleurs ». Seule est imaginable une action collective d’ampleur.
La démarche imaginaire que nous mettons en question définit un chemin qui responsabilise en même temps l’État et le Particulier, chacun à sa place. L’originalité de la démarche, sa faisabilité et son efficacité s’appuient sur un projet de mesurer pour chaque consommateur final l’évolution de ses émissions personnelles de CO2. Celle-ci est accessible en mesurant l’évolution de sa consommation d’énergie totale (en kWh). Il devient alors possible d’informer chacun sur sa position personnelle et de piloter démocratiquement des évolutions collectives.
Comment ? L’approche préconise pour l’essentiel que chaque consommateur fasse l’objet d’une mesure automatique par les banques et les services de l’État de sa consommation d’énergie totale, donc y compris l’énergie utilisée pour fabriquer les objets et les services qu’il a consommés. Les mécanismes nécessaires pour cette mesure automatique sont assez simples et peuvent être assez facilement mis en place sous l’autorité de l’État.
Ensuite, à chacun de prendre conscience de sa propre consommation et des évolutions rendues nécessaires par la protection du climat.
Les énergies propres et sales sont deux « matières » différentes qui peuvent être suivies en comptabilité, même si elles sont physiquement mélangées. L’État peut surveiller les quantités produites actuellement d’énergies propres et sales et attribuer au départ à chacun des consommateurs la même proportion de l’une et de l’autre. Ensuite les consommations d’énergie propre pourront se développer sans contraintes et c’est celles d’énergie sale qui serviront de variable d’ajustement au moment des efforts de réduction du total. Chaque année les objectifs d’évolutions des consommations d‘énergie totale doivent être décidées collectivement en fonction de leur conséquence sur le climat et des disponibilités en énergie propre. Un barème peut permettre de différentier les efforts des gros consommateurs et des petits pour protéger ceux-ci. La sobriété du consommateur entraînera indirectement celle des fournisseurs et des fabricants. Il s’en suivra une réduction généralisée, volontaire et progressive des consommations totales d’énergie.,
Il est clair que ce début de chemin n’a pas pour but immédiat une quelconque autorité coercitive ou punitive. Celle-ci n’aurait de toute façon aucune chance d’aboutir tant que la grande majorité de la population n’aura pas été familiarisée avec les démarches intellectuelles et l’information chiffrée nécessaires. Il faut lui permettre de prendre conscience du grand niveau de contrainte qu’exerce la nécessité climatique sur son approvisionnement en énergie et donc finalement sur sa vie quotidienne. A terme cependant et avec un degré de contraintes adapté, cette démarche pourra aboutir au remplacement progressif de la totalité de l’énergie sale par de la propre.

DDR 11 mars 2024

Voir le site de l’Académie du Climat.