Après les conclusions de son groupe de travail « le GIEC pour les nuls« , qui considérait qu’il fallait agir « tous et tout de suite », l’association Acte a mis en place une nouvelle réflexion sur « la justice climatique ». L’objectif est de poursuivre le travail en se demandant : oui, mais avec quelle ampleur ? Un groupe s’est réuni chaque mois de mars à octobre 2016 pour réfléchir au minimum indispensable, celui qui relève de la pure justice et qui est donc incontournable. Maintenant vient la construction des outils de mesure et de suivi nécessaires.
Synthèse des réflexions passées et programme pour les nouvelles étapes
Avec « Le GIEC pour les nuls » nous nous sommes rappelés que le CO2 que nous émettons se stocke dans l’atmosphère et ne s’élimine pas. Il en découle la nécessité d’agir « tous et tout de suite » pour éviter une accumulation mortifère. Or cette mise en action de l’ensemble de la population ne se fait pas bien. Pourquoi ? Parce que chacun ne sait pas définir avec quelle ampleur il est personnellement concerné.
Tout le monde ou presque fait des actions en ce sens. Mais est-ce assez ? trop ? 1% ou 10% ou 100% ou 1000% de ce dont la planète a besoin ? Nous ne savons pas bien. Du coup nous occultons le problème.
Suis-je pollueur, voire grand pollueur ? Dans quelle mesure suis-je responsable vis à vis de ceux qui souffriront des dérèglements climatiques ?
Pour agir « tous et tout de suite » il faut nous mettre d’accord sur un ordre de grandeur du « combien » est juste pour chacun.
Pour commencer, il faut s’entendre sur la signification du mot justice. On peut trouver le monde injuste avec ses inégalités et ses catastrophes. Cela provoque des actions de générosité dont se dispensent les plus fatalistes ou les plus cyniques.
Ce que change la découverte du fait que le CO2 que nous émettons est un poison, c’est que les actions banales d’utilisation des énergies fossiles sont maintenant reconnues comme des actions d’agression contre notre entourage présent ou futur. De la force de cette agression naît l’impossibilité de faire comme si cette découverte n’avait pas eu lieu. Continuer « comme d’habitude » est une action volontaire d’agression, et en ce sens inadmissible dans son principe. Bien sûr, faire évoluer nos modes de vie a un coût non négligeable. C’est la seule justification que nous ayons de ne pas le faire entièrement et tout de suite. Bon nombre de nos investissements passés sont ou seront obsolètes Évoluer nécessite une action positive volontaire de chacun qu’il s’agit de calibrer en mettant en balance le coût de l’action et les dégâts liés à l’inaction. Ce n’est pas de la générosité et ce n’est pas facultatif. C’est ce programme minimum de diminution de nos agressions que nous appelons justice et que nous tentons de définir.
Les scientifiques disent que sous peine de graves dégâts, dans les quarante ans qui viennent le monde devra avoir divisé par cinq ou dix ses émissions de CO2. Autant dire, vu d’aujourd’hui, il s’agit de se mettre sur une trajectoire contrôlée vers quasi zéro. Ce qui revient à dire en moyenne faire moins 3% par an. Une répartition minimum « juste » de l’effort serait probablement que chacun diminue chaque année du même pourcentage. Les gros pollueurs ont bien sûr plus d’efforts à faire en valeur absolue mais aussi plus de responsabilité et plus de moyens.
La base incontournable pour chacun est en tout cas de reconnaître le problème climatique, de faire une estimation pour soi en fonction de son cas particulier, et de se donner un objectif minimum de progrès. Pour être efficace, ce progrès doit être suivi sur le long terme.
2e étape
Des outils restent indispensables : utiliser un logiciel de calcul du bilan carbone personnel (nous testons actuellement « MicMac« ), trouver une info grand public sur ce que peut rapporter ou coûter en terme d’émission de CO2 chaque action : par exemple prendre l’avion ou pas, trier les déchets ou pas, etc. C’est cette recherche que nous entamons.
3e étape
Et au delà du besoin individuel de se positionner, il y a le besoin d’action collective. La dynamique de ce groupe repose sur la mise en commun des outils et des actions qui marchent, sur l’éthique personnelle et la force de l’exemple, sur la possibilité donnée à chacun de se positionner par rapport à ce qui semble juste. Créer un défi « Famille à Energie Positive » élargi à toutes les sources de CO2.
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