Le projet de grande assemblée de codécision sur le climat avec les décarbonautes tombe à l’eau. ACTE et Allocation Climat reprennent le flambeau.
Deux documents sont construits pour préparer une diffusion plus large : une accroche et un argumentaire.
L’accroche :
L’argumentaire :
Partager les clefs de l’action climatique avec les citoyens grâce à la mise en place d’un compte carbone individuel.
La cause principale du dérèglement climatique est l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère. Celui-ci est produit lors de l’utilisation des énergies fossiles.
Nous devons donc arrêter d’utiliser les énergies fossiles. Pour cela trois solutions :
1/ Le remplacement de la majeure partie de notre consommation d’hydrocarbures par de la consommation électrique (ou chaleur) d’origine renouvelable (solaire, éolien et-pour une faible part au niveau mondial- nucléaire ou biogaz et biomasse pour la chaleur) au fur et à mesure des évolutions technologiques réalisables (voitures électriques et non plus thermiques par exemple)
2/ L’amélioration de l’efficacité énergétique de nos procédés, productions et consommations (moins d’énergie consommée pour le même effet), par exemple une meilleure isolation thermique des logements et bâtiments.
3/ La diminution de notre consommation énergétique (par habitant de la Planète) qui est forcément synonyme de sobriété et réduction des gaspillages pour les pays développés.
Toutes ces évolutions nécessitent des efforts, des petits et des gros investissements. Il est d’ores et déjà clair que les financements publics ne sont pas disponibles à la hauteur des besoins.
D’où l’importance du troisième type de mesures pour réduire rapidement nos émissions (d’ici 2030), la sobriété et la réduction du gaspillage
Il n’est pas question ici de demander au citoyen d’être le seul à porter la charge des efforts en faveur du climat mais au contraire de lui donner les clefs de compréhension et leviers d’action pour déjà agir individuellement quand il le peut et surtout faire pression sur les entreprises et les administrations pour qu’elles l’accompagnent dans la réduction de ses émissions
Pour que le citoyen consommateur soit acteur dans ses actions de sobriété il faut la réunion de trois conditions :
1/ Qu’il soit informé du niveau de ses émissions individuelles, qu’elles soient directes (utilisation de carburants, combustibles) ou indirectes à travers leurs achats (électricité, alimentation, objets et services divers). Notons que les émissions liées aux achats ou ventes à l’étranger sont compris dans ce décompte.
2/ Que ses émissions soient mesurées par un moyen simple, automatique et indiscutable.
Ce moyen existe car l’énergie libérée au moment de la formation d’une molécule de CO2 est toujours la même. Or l’énergie ayant une valeur marchande, les achats ou ventes d’énergie sont toujours appuyés sur des compteurs dont il suffit d’enregistrer les variations. La mesure en kilowattheures (kWh) de l’énergie fossile utilisée permet de connaître la quantité de pollution CO2 générée. Bien sûr l’utilisation de l’énergie électrique en un endroit donné et à un temps donné ne permet pas de savoir quelle quantité de matière fossile a été utilisée en amont dans chaque centrale de production. Celles-ci sont très diverses, avec des caractéristiques (énergie propre/énergie fossile) variés. Mais tous les utilisateurs ont statistiquement le même rapport énergie propre/énergie fossile, et pour chacun d’eux la seule manière de réduire la part fossile de leur utilisation est de réduire leur utilisation totale. L’État se charge d’utiliser l’énergie propre en priorité et de ne se servir des énergies fossiles que sous forme d’appoint quand c’est nécessaire. En pratique, en mesurant en kWh l’énergie totale utilisée par chaque consommateur on mesure la pollution qu’il a produite
3/ Qu’il puisse comparer ses émissions avec celles des autres citoyens/ménages et avec les objectifs d’émissions compatibles avec nos engagements climatiques, pour qu’il ait une forte incitation à participer à la réduction des émissions des français.es
Si chaque individu ou foyer dispose d’un compte carbone qui enregistre tous ses kWh mensuels (au même titre que son compte en euros enregistre toutes ses dépenses mensuelles en euros) alors les trois conditions seront remplies. Notons que des entrepreneurs et associations sont en train de tester une comptabilité (facturation) carbone des entreprises. Notons aussi que les petits commerçants, artisans et TPE disposeront également des poids carbone en kWh de leurs fournitures et n’auront qu’à rajouter les consommations d’énergie résultant de leur activité propre pour estimer les poids carbone des produits et services qu’ils fabriquent et/ou distribuent/fournissent à leurs clients.
Il n’y a donc pas d’obstacle technique important à la mise en place d’un compte carbone individuel.
La mesure (ou le calcul) très précis des poids carbone de tous les biens et services proposés au consommateur final dans tous les secteurs va prendre plusieurs années et pourra se faire en lien avec la mise en place progressive du Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) décidé par l’UE. Tant que le poids carbone d’un bien ou d’un service consommé ne sera pas mesuré ou calculé avec précision sa valeur indiquée sur le compte carbone n’aura pas de valeur contractuelle mais une valeur purement indicative.
Ce compte carbone est donc destiné uniquement, dans un premier temps, à nous sensibiliser et responsabiliser et ils seront la base de l’auto-évaluation par l’individu de ses besoins et leviers d’action.
Pour compléter l’action pédagogique de ce compte, sa mise en place devra être accompagnée d’une campagne d’information des pouvoirs publics, ministère de la transition écologique et collectivités, au plus près des individus, sur les émissions de GES de la France et les leviers pour agir, individuellement ou collectivement, secteur par secteur.
Ne nous privons pas d’un outil puissant et à notre portée pour enclencher enfin la mobilisation citoyenne indispensable pour réussir notre transition énergétique et écologique !